Savoir reconnaître le seuil douloureux
Aimeriez-vous faire plus d’activités avec moins de douleur? La clé du succès, pour une bonne gestion de la douleur, se trouve dans l’application d’une stratégie de gestion… au bon moment!
Le point d'inflexion
Avez-vous déjà entendu parler du point d’inflexion de la douleur? En langage commun, on dit que c’est « la goutte qui fait déborder le vase », l’effort de trop, le moment où la douleur risque d’augmenter de façon considérable. Pour un individu souffrant de douleur, c’est LA zone à reconnaitre afin d’adapter ses activités et bien gérer ses symptômes.
Les courbes ci-dessous représentent la quantité d'effort que vous pouvez faire avant l’apparition de la douleur. Plus vous continuez d’augmenter l’effort, plus la douleur augmente. Lorsque vous atteignez le point d’inflexion, la douleur monte alors plus rapidement et devient beaucoup plus difficile à contrôler. C’est signe que vous avez dépassé vos limites. Fait à répétition, ce type d’abus pourrait vous rendre de plus en plus sensible, car voyant que vous ne l’écoutez pas, votre système nerveux pourrait commencer à vous aviser qu’il faut ralentir en vous envoyant un signal de douleur de plus en plus tôt (tel qu’illustré par la courbe #2 sur le graphique ci-dessous, en rouge). Ainsi, vous pourriez ressentir de la douleur pour une quantité d’effort de moins en moins grande, ne vous laissant presque plus de marge de manœuvre pour réaliser vos activités physiques.
Comment éviter ou renverser ce phénomène? En appliquant des stratégies de gestion de la douleur au bon moment. Si vous attendez que votre douleur soit forte avant d’agir, vos stratégies seront beaucoup moins efficaces et la récupération sera beaucoup plus longue. Alors, quel est le bon moment? Il est primordial d’apprendre à reconnaitre les signes qui apparaissent avant le point d'inflexion: fatigue, tensions, inconfort, légère augmentation de douleur, etc. Dès l’apparition de ces signes, il faut mettre en place des stratégies de gestion (micropauses, automassage, respiration, changement de position, etc.) pour éviter que la douleur ne devienne trop intense. Ainsi, progressivement, votre douleur apparaitra de plus en plus tard et votre tolérance à l'effort augmentera (comme sur le schéma en vert).
Faites équipe avec votre thérapeute afin qu’il vous aide à identifier les signes ainsi que les stratégies qui fonctionnent pour vous et vous deviendrez alors expert de votre propre corps.
En réadaptation de la douleur, la philosophie « no pain, no gain » ne fonctionne pas.
Il faut plutôt viser « no pain, no pain » !
Article écrit en collaboration avec Annie-Ève Moreau, technologue en physiothérapie
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