Tout le monde connait une personne ayant reçu un diagnostic d’arthrose. Vous êtes peut-être vous-même cette personne! Comme il s’agit d’une condition de santé dont on entend beaucoup parler, il est normal d’avoir quelques inquiétudes. Mais ces inquiétudes sont-elles fondées ou s’agit-il en fait de mythes? Voici huit questions pour tester vos connaissances sur l’arthrose.
Faux. Il s’agit d’un mythe bien répandu. Faire craquer les articulations, que ce soit celles des mains ou de la colonne vertébrale, n’a pas d’impact sur leur qualité interne.
Le fait de craquer les articulations, par soi-même ou avec l’aide d’un thérapeute, a pour effet de créer un relâchement global des muscles autour de l’articulation en plus de procurer une sensation de bien-être et d’augmenter la mobilité. Ces effets sont toutefois temporaires, d’une durée qui va de quelques minutes à quelques heures.
Vous pouvez donc continuer de faire craquer vos articulations comme bon vous semble. Le seul risque que vous courez est de déranger les gens autour de vous.
Faux. Bouger et créer un effet de surcharge au niveau de vos articulations aura plutôt l’effet contraire. Votre cartilage se renforcera à force de faire des activités avec des sauts ou de la course. Bouger et surcharger les articulations amènera aussi d’autres bienfaits tels qu’une musculature très forte qui préviendra les pertes de contrôle de mouvement et aidera à maintenir l’articulation en santé. Les marathoniens bien entrainés développent rarement de l’arthrose.
Toutefois, il est vrai de dire que certains sportifs de haut niveau peuvent se surentrainer et engendrer une usure prématurée de leurs articulations, car celles-ci sont utilisées au-delà d’une activité normale. C’est le cas des skieurs acrobatiques de compétition qui doivent absorber des charges énormes sur une base régulière.
Vrai et faux. Il est vrai de dire qu’en présence d’arthrose, on voudra limiter (plutôt que d’arrêter) les activités causant de la douleur. Le but est de limiter les inconforts liés à l’activité. Si vous faites ces activités sans inconfort, il faut au contraire les maintenir au maximum! Elles permettront à vos articulations de demeurer souples, ce qui préviendra l’apparition de raideurs et de douleurs.
En cas de douleur lors d’une activité, consultez rapidement votre physiothérapeute. Il y a très certainement quelque chose qui peut être fait pour vous aider à reprendre et maintenir une activité qui vous plait. Vous pourrez alors bénéficier des avantages du mouvement, et non de ses inconvénients!
Vrai. Malheureusement, il est vrai que le pronostic est moins bon lorsque l’arthrose modérée est diagnostiquée très tôt, c’est-à-dire avant 40 ans. Toutefois, il est normal d’avoir de l’arthrose légère qui s’installe à partir de 30 ans.
Avec de l’arthrose modérée, si votre seul symptôme est de la douleur, rassurez-vous! En présence d’arthrose peu symptomatique, il est fort probable qu’avec une approche en physiothérapie seulement, votre condition se stabilisera et que vos douleurs pourront même être éliminées. Vous devrez toutefois maintenir un mode de vie actif et un poids santé pour prévenir la détérioration de votre condition et l’apparition d’autres problématiques telles que la raideur ou les déformations.
On sera surtout inquiet si l’arthrose est plus importante et plus symptomatique: perte de mouvement, sensation de raideur, inflammation, déformation et douleur. Il faudra alors consulter rapidement un médecin et un physiothérapeute afin de limiter l’évolution de la pathologie. Dans les cas plus graves, il est possible de devoir procéder à une intervention chirurgicale mineure afin d’éviter des chirurgies plus invasives. On veut retarder le plus possible le recours à des chirurgies de remplacement articulaire puisque ces dernières ont une durée de vie limitée à environ 25 ans.
Vrai et faux. Il y a en effet une composante familiale dans l’arthrose, donc une personne ayant un parent avec de l’arthrose sévère aura un peu plus de chances d’en développer de façon symptomatique. Toutefois, c’est généralement l’environnement physique, le niveau d’activité (on devrait plutôt dire d’inactivité) et les habitudes de vie, ainsi que le poids, qui auront le plus d’impact sur la prédisposition à développer de l’arthrose.
Faux. La radiographie montre une image statique d’une articulation qui bouge. On ne peut pas dire avec certitude que l’arthrose vue à l’examen est la cause hors de tout doute de la douleur ressentie. Il y a plein d’autres structures près de l’articulation qui peuvent causer de la douleur, comme les tendons, les ligaments, les muscles et les nerfs. Pour vérifier, il faut faire une évaluation physique détaillée de l’articulation dont il est question. Habituellement, l’arthrose n’est pas la cause principale de la douleur et une approche en physiothérapie vous aidera à vous en débarrasser!
Vrai. Il n’existe aucun traitement pour réparer le cartilage ou l’articulation. Toutefois, on peut limiter son évolution et même l’arrêter! Il est important de savoir aussi que toutes sortes d’interventions existent pour diminuer la douleur. Il ne faut donc pas voir cette condition comme une fatalité. Comme mentionné précédemment, il est normal d’avoir un début d’arthrose à partir de l’âge de 30 ans. Cela signifie que l’arthrose ne doit pas nécessairement être vue comme une maladie, mais bien comme une partie normale du vieillissement du corps humain.
Faux. Il faut d’abord savoir que la chirurgie est le dernier recours dans le traitement de l’arthrose et que beaucoup d’interventions médicales, en physiothérapie et les changements de vie peuvent repousser, et même éviter, la chirurgie.
En présence d’arthrose, ce sont les changements d’habitudes de vie qui auront le plus gros impact! Bouger au quotidien et avoir un poids optimal en limitera l’évolution. Du côté médical, les infiltrations de cortisone et de viscosupplément peuvent grandement améliorer la qualité de vie et aider à éviter la chirurgie. En physiothérapie, l’objectif sera de diminuer la douleur et les raideurs grâce à la thérapie manuelle, mais surtout aux exercices.