La plupart d’entre nous connaissons quelqu’un qui a déjà souffert d’une commotion cérébrale. Vous avez probablement en tête une chute au sol ou un accident de voiture avec coup à la tête. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’une commotion cérébrale est possible avec un impact direct à la tête ou indirect sur le corps humain. Si l’impact indirect avec accélération/décélération rapide transmet assez de force pour bouger le cerveau et que celui-ci se heurte sur la boîte crânienne, il s’agit d’une commotion cérébrale. Par exemple, une chute sur les talons à partir d’un 2e étage ou quelques minutes de trop sur un taureau mécanique peuvent causer une commotion cérébrale.
Il y a souvent de la confusion entre la commotion cérébrale et le traumatisme craniocérébral léger (TCCL). Le terme commotion cérébrale a été adopté par le monde de la médecine sportive. Comme la majorité des cas hautement médiatisés viennent du monde sportif, le grand public a lui aussi adopté cette terminologie. Dans le milieu médical général, un traumatisme craniocérébral (TCC) désigne une atteinte des sphères du cerveau ou de la tête. Ce que vous devez savoir, c’est qu’une commotion cérébrale et un TCCL sont généralement considérés comme des synonymes.
La classification des TCC comprend généralement trois niveaux: léger, modéré et sévère.
Le diagnostic de commotion cérébrale ou de TCC est établi par un médecin au Québec. Celui-ci va se fier sur certains critères de classification et sur le portrait clinique pour établir le grade du TCC.
L’imagerie médicale, comme une radiographie ou une imagerie par résonance magnétique (IRM), ne révèle pas nécessairement la commotion cérébrale. L’imagerie médicale révèle, lors des commotions graves, des atteintes structurelles comme des saignements à l’intérieur de la boîte crânienne. Toutefois, dans le cas d’un TCCL, l’imagerie médicale sera souvent négative.
Les symptômes en lien avec une commotion sont très variés. Plusieurs protocoles de gestion des commotions cérébrales existent, tel que le guide de l’INESSS (Institut national d’excellence en santé et en services sociaux) ou celui du Ministère de l’Éducation du Québec, qui regroupent les symptômes importants à surveiller (voir les liens au bas de la page). Voici les 10 symptômes les plus fréquents ainsi que leur prévalence lors d’une commotion cérébrale:
Ce qu’il faut que vous reteniez, si vous avez subi une commotion cérébrale, c’est que les symptômes doivent diminuer dans le temps. S’il y a une détérioration de l’état de conscience, une confusion importante, des vomissements répétés ou une difficulté à marcher, pour ne nommer que ceux-ci, il faut se diriger à l’urgence le plus rapidement possible.
Si c’est votre première commotion cérébrale, on peut espérer une résolution des symptômes dans le mois suivant le début des symptômes. Ceci étant dit, si vous avez déjà eu des commotions ou que d’autres conditions de santé nuisent à votre guérison, les symptômes peuvent s’étendre dans le temps.
Si les symptômes commotionnels durent plus de 3 mois, on parle alors d’un syndrome post-commotionnel. Celui-ci a une durée indéterminée et peut inclure une myriade de symptômes. Dans le même ordre d’idées, une 2e commotion cérébrale peu de temps après la première est appelée «syndrome du second impact». Cette situation est catastrophique pour la guérison, car le cerveau n’a pas encore eu le temps de guérir de la première commotion (même si le 2e impact est beaucoup plus léger que le premier). C’est pour cette raison que, dans le sport, un retrait automatique du joueur est fait après une commotion cérébrale.
Pour en savoir plus, consultez notre article: Quoi faire après une commotion cérébrale.
Casque: Le port du casque de protection est fortement recommandé pour la pratique des sports, autant pour les sports de contact (hockey, football, ringuette, etc.) que pour ceux considérés sans contact (vélo, planche à neige, etc.). Le mythe relié à la commotion est que le port du casque diminue les risques de commotion. Ceci est faux. Le casque protège la boîte crânienne d’une éventuelle fracture, ce qui est tout aussi important, mais le mouvement du cerveau n’est pas limité, donc le risque de commotion ne diminue pas.
Protecteur buccal: Plusieurs soutiennent que le protecteur buccal, en plus de protéger la bouche et les dents, peut diminuer les risques de commotion. Ce constat se révèle également faux. Aucune étude n’a pu relier le port d’un protecteur buccal à une diminution de l’incidence des commotions cérébrales.
Les physiothérapeutes peuvent évaluer et traiter les troubles et incapacités qui surviennent à la suite d’une situation commotionnelle. Depuis mai 2020, les physiothérapeutes peuvent aussi autoriser la reprise d’activités sportives après un traumatisme craniocérébral léger (TCCL) ou une commotion cérébrale non complexe. Ainsi, pour un retour au sport sécuritaire après une commotion cérébrale non complexe, pensez à consulter votre physiothérapeute.
Que vous ayez des symptômes depuis 1 mois ou 4 ans, nous pouvons vous aider.
Liens utiles:
- Dépliant de l'INESSS (Institut national d'excellence en santé et services sociaux)
https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Traumatologie/INESSS_Depliant_TCCL_INESSS.pdf
- Coffre à outils de l'AQMSE (Association québécoise des médecins du sport et de l'exercice)
http://aqmse.org/outils-pratiques/coffre-a-outils-commotions-cerebrales/
- Vidéo « Les commotions cérébrales et reprendre les études »
Sources:
- Schneider et al, Br J Sports Med. 2014 Sep;48(17):1294-8
- MOOC ULaval, Commotion cérébrale: prevention, détection et gestion dans mon milieu
- Rapport du groupe de travail sur les commotions cérébrales qui surviennent dans le cadre de la pratique d’Activités récréatives et sportives, Mars 2015, Ministère de l’Éducation de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du Québec
- Consensus statement on concussion in sport—the 5th international conference on concussion in sport held in Berlin, October 2016
- Protocole de gestion des commotions cérébrales pour le milieu de l’éducation et dans le cadre d’activités récréatives et sportives, 2e édition, 2019, Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur