Article rédigé en collaboration avec Oberson.
En planche à neige, communément appelée « snowboard », les blessures au poignet représentent plus de 22 % des accidents. Découvrez nos conseils pour les prévenir efficacement.
D’abord, pour comprendre pourquoi les poignets sont vulnérables, il faut examiner leur anatomie ainsi que leur emplacement sur notre corps. Effectivement, ceux-ci sont particulièrement à risque de blessures, car ce sont de petites structures situées aux extrémités de nos bras. Or, nous avons régulièrement tendance à étendre les bras pour nous rattraper avec nos mains lors d’une chute. Ces structures anatomiques sont alors mises à risque, puisqu’elles doivent absorber tout le poids de notre corps, en plus de la vitesse à laquelle nous descendons une piste, en cas d’impact.
Nous nous retrouvons ainsi à risque de subir des blessures aux poignets. Les blessures les plus fréquentes sont les fractures, lorsque les os sont touchés, et les entorses, lorsque les ligaments sont atteints. Nous allons donc nous concentrer sur ces deux types de blessures dans cet article.
Il existe deux types d’os au niveau des poignets. Premièrement, nous avons les os longs, qui forment la structure de notre avant-bras. Ensuite, nous avons les os courts qui constituent les os du carpe, situés au niveau du poignet. Tous ces os, lors d’un impact de grande force, peuvent se fissurer. C’est ce mécanisme de blessure qui entraîne une fracture. Les fractures les plus fréquentes lors d’une chute sont la fracture de l’os radius (os long) en distal, appelée fracture de Colles, ainsi que la fracture du scaphoïde (os court).
Nous avons plusieurs ligaments au niveau du poignet, dont le rôle principal est de limiter les mouvements excessifs de l’articulation. Ainsi, lors d’une chute, le poignet peut se plier dans une direction donnée, amenant l’articulation à dépasser sa limite physiologique et étirant ainsi les ligaments. C’est ce mécanisme de blessure qui entraîne une entorse.
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Le professionnel en physiothérapie peut intervenir à plusieurs niveaux pour les blessures aux poignets, notamment en proposant des exercices de prévention ou un programme d’exercices adapté pour favoriser la guérison. De plus, il est en mesure de surveiller l’évolution de la blessure et d’identifier rapidement toute complication éventuelle au cours de la réadaptation.
Voici ce que nous pouvons faire avant un accident en snowboard pour prévenir une blessure :
Une bonne force musculaire des muscles de l’avant-bras et du poignet est essentielle pour minimiser le risque de blessure. Effectivement, grâce à leur position anatomique, les muscles et leurs tendons jouent un rôle de soutien des ligaments dans leur fonction de limitation des mouvements excessifs d’une articulation. Il est donc crucial de les renforcer. Que ce soit avec des haltères ou des élastiques, il est important de travailler les muscles du poignet dans toutes leurs directions : flexion, extension, déviation radiale et déviation ulnaire, ainsi que les mouvements de l’avant-bras en supination et pronation, sans oublier le renforcement des doigts de la main.
De plus, le renforcement avec des charges est connu pour augmenter la densité osseuse, ce qui pourrait réduire le risque de fracture en cas de chute.
Voici ce que nous pouvons faire pendant un accident en snowboard pour éviter une blessure :
Maintenant que nous savons que les blessures aux poignets en snowboard se produisent principalement lorsqu’on étend les bras pour se protéger lors d’une chute, il est important d’apprendre à bien tomber pour éviter ce réflexe. En cas de chute, il est recommandé de ne pas étendre les bras, mais plutôt de fléchir les jambes, puis de faire une roulade pour amortir l’impact. Ainsi, les exercices de renforcement des jambes, comme les squats, peuvent être envisagés pour augmenter la force des membres inférieurs. Avec des jambes plus fortes, il sera plus facile d’adopter la bonne technique pour amortir les chutes.
Les exercices dépendent évidemment de la nature de la blessure. Voici les principes généraux de guérison pour les fractures et les entorses du poignet.
Pour une fracture
En cas de fracture, une intervention médicale est d’abord nécessaire pour réduire la fracture, c’est-à-dire réaligner les os s’ils sont déplacés. Cette intervention peut être réalisée de façon fermée, sans chirurgie, ou de façon ouverte, avec chirurgie. Cette dernière implique souvent l’utilisation de plaques et de vis pour maintenir les os ensemble. Par la suite, il est recommandé de maintenir la structure immobile pendant 6 à 8 semaines afin de permettre aux os de se souder correctement.
Pendant cette période d’immobilisation, les physiothérapeutes peuvent prescrire des exercices de renforcement pour l’épaule, et parfois pour le coude et la main, afin de maintenir la bonne condition physique de ces articulations en attendant la guérison du poignet. Il est essentiel d’entretenir un bon état physique des autres structures du bras, car un poignet immobilisé entraîne souvent une sous-utilisation de l’ensemble du bras. Une fois la période d’immobilisation terminée, des exercices de mobilisation et de renforcement spécifiques au poignet seront proposés pour retrouver la forme physique antérieure à la blessure.
Pour une entorse
En cas d’entorse, un repos relatif est recommandé. Contrairement aux fractures, il n’est pas nécessaire d’immobiliser complètement l’articulation. Au contraire, il est conseillé de mobiliser le poignet le plus rapidement possible, tout en respectant la douleur, afin de limiter la perte de fonction du bras atteint.
Le traitement principal des entorses de poignet repose sur des exercices de renforcement avec une charge progressive. Comme mentionné précédemment, les muscles et leurs tendons soutiennent les ligaments dans leur rôle de limitation des mouvements excessifs d’une articulation. Ainsi, selon le ligament touché, le physiothérapeute pourra recommander des exercices spécifiques pour traiter l’entorse.
Enfin, le physiothérapeute peut également appliquer un bandage ou conseiller l’utilisation d’une attelle pour soutenir temporairement la structure. Cela permet à la personne blessée de continuer à accomplir ses tâches quotidiennes tout en favorisant la guérison.
Article écrit par Anne Nhu Truc Vu, physiothérapeute et planchiste