Il est très difficile de contrôler la douleur. Par contre, il est possible de contrôler la souffrance qu’elle peut engendrer. C’est d’ailleurs quelque chose que nous voyons très bien en physiothérapie. Tout le monde réagit différemment à la douleur. En effet, deux patients peuvent réagir de façons totalement différentes à la même pathologie.
Évidemment, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte lorsqu’on parle de douleur. Cependant, la perception de notre douleur peut miner considérablement notre qualité de vie. C’est là que la méditation de pleine conscience peut mettre les choses en perspective. Elle peut nous amener dans un état d’acceptation et nous ramener dans le moment présent afin de nous aider à mieux gérer la douleur et à diminuer la « détresse » causée par celle-ci.
Originaire du bouddhisme, la pleine conscience est devenue une pratique très populaire en occident et ce, depuis plusieurs années. En effet, le MBSR (Mindfulness-based stress reduction) créé par le professeur Jon Kabat-Zinn dans les années 70 a beaucoup été utilisé pour la gestion du stress ainsi que pour la gestion de la douleur chronique. Cette approche est basée sur une expérience entière et sans jugement du moment présent afin d’amener de très bons résultats sur la santé mentale et physique.
Plusieurs études démontrent son efficacité pour diminuer l’intensité de la douleur. Cette approche peut aussi s’avérer efficace pour augmenter l’acceptation de la douleur, pour améliorer la fonction et pour diminuer le stress que la douleur peut engendrer.
Un autre élément important dans les études est que l’effet n’est pas seulement à court terme. Au contraire, l’effet peut être maintenu à plus long terme, ce qui peut être très efficace en combinaison avec d’autres modalités thérapeutiques telles que de la physiothérapie.
Finalement, des études avec imageries du cerveau démontrent que la méditation de pleine conscience peut moduler les chemins que prend l’information sur la douleur dans le cerveau.
La première étape consiste à trouver un endroit paisible et calme où vous ne vous ferez pas déranger pour quelques minutes. Vous pouvez en faire aussi longtemps et autant de fois que vous les désirez, mais vous pouvez débuter avec 5-10 minutes.
Ensuite, il faut trouver une position dans laquelle vous allez être confortable pour quelques minutes. Nul besoin d’être un yogi pour méditer. Il suffit tout simplement de vous asseoir sur une chaise avec le dos bien appuyé ou de vous coucher sur un tapis de yoga.
Pour la suite, il suffit de focaliser son attention sur sa respiration. Vous pouvez par exemple vous concentrer sur la sensation que procure l’air qui rentre ou qui sort de vos narines. Vous pouvez tout autant vous concentrer sur votre ventre qui gonfle à l’inspiration et qui se dégonfle à l’expiration.
Il est inévitable qu’à certains moments, votre attention ne soit plus sur votre respiration et que plusieurs idées viennent à votre esprit. Ce n’est pas grave. Retournez progressivement votre attention sur votre respiration. L’idée n’est ni de bloquer vos idées, ni de les analyser. Plus vous allez pratiquer, plus il deviendra aisé de maintenir votre attention sur votre respiration.
*Il est possible de pratiquer la pleine conscience de plusieurs façons. En faisant la vaisselle, en marchant, etc.
*Si c’est un sujet qui vous intéresse, nous vous proposons de lire l’excellent livre de Vidyamala Burch : You Are Not Your Pain: Using Mindfulness to Relieve Pain, Reduce Stress, and Restore Well-Being — An Eight-Week Program Paperback. Ce livre, qui vient avec un CD, vous guide pendant 8 semaines dans votre quête de bien-être.
Article écrit par Alexis Lasalle, physiothérapeute
Sources :
Hardison ME, Roll SC. Mindfulness Interventions in Physical Rehabilitation: A Scoping Review. The American Journal of Occupational Therapy. 2016;70(3):7003290030p1-7003290030p9. doi:10.5014/ajot.2016.018069.
Su I-W, Wu F-W, Liang K-C, et al. Pain Perception Can Be Modulated by Mindfulness Training: A Resting-State fMRI Study. Frontiers in Human Neuroscience. 2016;10:570. doi:10.3389/fnhum.2016.00570.